François TOSQUELLES a écrit : « Le destin humain de l’homme n’est pas de s’adapter ou de périr, mais de construire avec les autres hommes un monde où il se fera homme ».
Une telle déclaration, inspirante me semble-t-il pour notre société actuelle, ne peut s’envisager que par le prisme intangible des droits communs à tout homme et de l’exercice de sa liberté individuelle au sein d’un collectif. Droits et liberté constituent en effet le socle fondamental devant régir toute relation, qu’elle soit interpersonnelle, professionnelle ou sociale, rappelée dans l’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, elle-même incluse dans le préambule de la constitution du 27 octobre 1946 : « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». Comment en effet envisager le lien social et l’épanouissement de chaque personne si les libertés sont rognées, contraintes et réglementées à l’excès ?
La liberté, affirmée comme valeur socle, permet en effet d’acquérir de la confiance en soi, nécessaire pour avancer et réussir ; un peu comme le pêcheur qui a confiance en son expérience et sait que sa pêche sera productive s’il sait être attentif et à l’écoute des éléments naturels. Cette liberté et cette confiance en soi permettent alors l’émergence et la construction d’une confiance en l’autre, ainsi que d’une considération partagée. Par ailleurs, rien n’est jamais figé, définitif et inéluctable, tout est finalement possible, réellement à portée de mains : mais encore faut-il vouloir écouter l’autre, être ouvert, s’efforcer à dialoguer avec lui et non pas s’acharner à faire prévaloir sa pensée et ferrailler jusqu’à le faire plier ; être également en capacité de pouvoir et vouloir changer de posture ou de position, dans l’intérêt commun, supérieur au sien propre.
Alors seulement peut s’envisager la perspective de pouvoir s’accorder, grâce à cette liberté exercée, grâce à cette confiance cultivée, arrosée de bonnes volontés ; ce cheminement permettant de transformer ce qui est à portée de mains en une poignée de mains, sincère et chaleureuse, symbole de la résolution d’un conflit, d’un accord, d’une entente recouvrée.