Quel est le chemin menant à l’entente interpersonnelle ?

A propos de la paix, Baruch SPINOZA a écrit : « La paix n’est pas l’absence de guerre, c’est une vertu, un état d’esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice ».

La bienveillance est-elle dès lors la clef de résolution pour qu’une entente interpersonnelle soit effective et s’enracine ?

La bienveillance se résume intimement en un sentiment qui nous porte à vouloir du bien à quelqu’un. Elle fait écho à l’altruisme, qui est une disposition à s’intéresser, voire à se dévouer aux autres. Au-delà de cette capacité à se montrer indulgent, gentil, attentionné envers autrui, d’une manière à priori désintéressée et compréhensive, la bienveillance peut cependant très vite dériver de ce chemin, vers la disposition favorable d’une personne envers une autre, en situation d’infériorité pour quelque raison que ce soit ; cette dernière devenant alors implicitement redevable envers la première de quelque chose en échange, jusqu’à devenir une obligation, puisqu’ayant bénéficié d’un certain avantage. Cette notion de bienveillance peut alors, selon les aléas et avec le temps, faire naître une source potentielle de dissension, de désaccord, voire de conflit entre ces deux personnes.

Dès lors, quelle est la véritable clef de l’entente interpersonnelle ? A mon sens, elle repose sur deux impératifs : tout d’abord, l’absence d’attente de toute réciprocité, donc un rapport inconditionnel et exempt de toute redevabilité sous n’importe quelle forme que ce soit ; mais aussi le doute, car la certitude peut se révéler une source d’entêtement, donc de conflit, générant la mésentente. L’entente interpersonnelle repose enfin sur trois autres fondamentaux : le fait de porter attention à l’autre sans se soucier de soi-même, le fait d’être tolérant, à savoir respecter la liberté, les opinions, l’attitude d’autrui ; enfin, le fait de reconnaître et de considérer la singularité de l’autre, ses différences, sa légitimité à penser, dire et faire ce qu’il croit juste au regard de ses connaissances.

Parlons dès lors de reconnaissance et non de bienveillance, voilà le chemin vers l’entente interpersonnelle. Dernier point, peut-être l’essentiel : l’importance de la nature du regard pointé vers l’autre et enfin le sourire que l’on porte sur son visage. Un sourire est en effet la porte d’entrée vers la qualité relationnelle, une invitation à la recherche d’une écoute et d’une compréhension, donc à l’entente humaine.