N’ayons pas peur de créer du lien, d’accorder notre confiance, de faire confiance en l’autre.

A l’aube de l’humanité, les hommes ont dû apprendre à se faire confiance et à s’unir, tout simplement pour survivre. Aujourd’hui, alors que nous sommes tous, peu ou prou dans le même bateau, traversant des difficultés similaires pouvant être professionnelles ou sociales, nous avons peur les uns des autres et sommes plus isolés que jamais. Par réflexe ou par dépit, chacun se replie sur lui-même et se focalise sur sa propre survie, oubliant les autres, devenant agressif, violent, et de plus en plus conflictuel. L’esprit de meute, de solidarité, d’union et d’entente se dilue, s’évapore jusqu’à menacer de disparaître de nos référentiels. L’école, l’hôpital, les enfants, les séniors, en ville ou en campagne, personne ne semble devoir être épargné par cette lame de fond de l’adversité, de l’irritabilité permanente, de la tension placée en embuscade, aux aguets du moindre geste, du moindre mot malheureux, d’un regard mal interprété, sortes d’étincelles pouvant à chaque instant et d’un coup tout embraser.

Les premiers mots du pape Jean-Paul II se présentant au peuple de Rome et au monde une fois élu furent : « n’ayez pas peur » ! Non, n’ayons pas peur de croire que l’homme peut être meilleur qu’il ne l’a été et qu’il ne semble vouloir l’être. N’ayons pas peur de tenter de créer un lien de confiance. N’ayons pas peur et sortons de notre grotte, ouvrons-nous aux autres et à leurs mondes différents, osons exprimer ce que l’on pense, ce à quoi l’on croit. Reconnaissons en l’autre la volonté partagée de renforcer les valeurs humanistes d’entraide, de compréhension, de partage, d’écoute et de concorde.

Il faut ainsi garder confiance en la capacité des hommes à avancer, à apprendre, à parvenir à s’écouter, se comprendre et prendre conscience que l’intérêt de l’un est similaire à celui de l’autre.