Quelle est la qualité première d’un médiateur professionnel ? Je dirai l’observation, mêlée à l’écoute attentive de l’autre.

Je me souviens parfaitement des premiers cours dont j’avais bénéficiés au démarrage de mon cursus d’étudiant infirmier. Ils avaient traité de deux notions fondamentales pour devenir un bon soignant : savoir observer et savoir écouter.

La communication est, on le sait, principalement non verbale : recevoir un message d’un patient, en décryptant ce que son corps dit sans qu’il n’ait à devoir parler, repose ainsi sur une forte acuité d’observation de ses postures, de ses gestes, de sa peau, de ce que transmet l’expression des traits de son visage, de ce qui émane de son regard.

Savoir par ailleurs écouter ce qu’il dit est tout aussi fondamental : l’expression de ses ressentis, l’explication de ce qu’il vit, comment il définit sa douleur physique, ses angoisses, sa souffrance globale ; ainsi, prendre le temps de se centrer sur ses paroles, mêlées à l’implicite de ce qu’il exprime, pour entendre au global ce qu’il veut dire, ce qu’il souhaite, ce qui le caractérise à ce moment précis.

Le médiateur, comme le soignant, se doit ainsi d’apprendre à observer et écouter l’autre, de même qu’apprendre aux parties qui l’ont sollicité à faire de même. Se parler requiert en effet et avant tout de savoir préalablement s’écouter et cela suffit parfois pour s’entendre, se comprendre et effacer les causes d’un conflit.

Apprenons à écouter, retirons nos écouteurs qui nous isolent et empêchent de nous entendre ; et considérons la parole de l’autre, avec respect. Ecouter, premier pas vers l’altérité, fondement de l’acte de médiation.