L’empêchement permanent …

En France, il existe une règle d’or normative : tout ce qui n’est pas permis est interdit !

Tout ce qui n’est pas réglementé relève d’un défi pour y accéder.

Le blocage et l’empêchement sont deux piliers inamovibles de notre société et de notre administration.

Les deux autres, en miroir, consistent à ce que ces mêmes empêcheurs nous imposent sans cesse leurs propres prérogatives et nous obligent à suivre leurs directives hermétiques et incompréhensibles, sauf à devoir s’y intéresser en profondeur, comme pour mieux nous tenir en laisse.

Proposer des nouveautés, parfois simplement s’adapter aux évolutions du monde, relève d’une mission quasi-impossible.

Entreprendre relève d’un parcours du combattant, voire d’un crash-test, tant les résistances réglementaires et administratives apparaissent comme infranchissables.

Ceci est intenable, nous le savons depuis longtemps ; mais en France, la voie de la réforme est une impasse. Il faut avoir tout épuisé, être dos au mur, en urgence absolue pour qu’il se passe quelque chose ; ce qui est forcément insatisfaisante une fois de plus, car tout ceci est alors non anticipé, non réellement préparé, non concerté, peu réfléchi et sans vision de moyen à long terme.

Ne vaudrait-il pas mieux convenir d’un tout autre contrat ?  Ainsi, tout ce qui n’est pas permis deviendrait potentiellement possible à tenter et dès lors rendu possible par nos autorités, quelles qu’elles soient – politiques et administratives.

Plutôt que de s’opposer et de s’affronter, dès lors s’unir et s’entraider pour ensemble essayer, avancer et réussir ! Ne pas imposer mais donner la possibilité, la liberté de choix.

En guise d’exemple, lorsque l’état veut imposer la médiation judiciaire pour un certain nombre d’affaires avec des critères d’inclusion précis, qu’obtiendra-t-on sinon une réticence, une résistance, du sarcasme, la volonté tout simplement de faire échouer ce que l’on n’a pas choisi ; et l’on passera ainsi à côté de l’objectif et de la plus-value certaine de cette méthode, qui ne peut assurément fonctionner qu’avec l’assentiment libre, l’adhésion et la bonne volonté de chacun de parvenir à un accord. Vous comprenez dès lors pourquoi en France, la médiation ne décolle pas, tant la culture négative de l’affrontement est solidement ancrée dans les esprits et les quasi-réflexes automatiques de chacun. Imposer la médiation, la rendre automatique, obligatoire est ainsi une erreur tout autant qu’un contresens à l’égard de ce qu’elle souhaite prôner. Si tel est le cas, cela aboutira à un échec complet. L’inversion de tendance et à termes la réussite de la médiation comme voie principale de résolution des conflits et litiges passera au contraire par la liberté et l’adhésion individuelle, non par l’imposition d’une quelconque autorité.

Autre exemple emblématique : quand on a affaire à des syndicats bornés, dont les référentiels sociétaux se sont pétrifiés dans les années soixante-dix, vous comprenez pourquoi nous sommes un des pays économiquement fort – même si cette réalité tend à s’effondrer – dont le taux de syndicalisation est extrêmement faible. Les syndicats ne représentent en effet qu’eux-mêmes, leurs intérêts de caste et non l’intérêt général, au profit de tous. Ils imposent leur dogme et ne représentent pas la parole des personnes dont ils sont censés être le porte-voix. Faut-il ensuite s’étonner qu’émergent spontanément et très fortement des mouvements libres et spontanés, tels les gilets jaunes ou les bonnets rouges, qui expriment par eux-mêmes ce qu’ils pensent ; malheureusement au prix de débordements violents et de confusion des genres !  […]

La suite, à lire dans la Tribune libre intitulée : « … ou le syndrome du cheval mort »