Apprenons à réfléchir par nous-mêmes !

Vous connaissez certainement l’allégorie de la caverne de Platon ? Je vous engage quoi qu’il en soit à la lire ou la relire. Vous y découvrirez un message essentiel, celui qu’il faut arrêter d’ingurgiter ce que l’on voit sans au préalable tenter de comprendre ce qui se passe et se joue en profondeur, derrière les apparences souvent trompeuses ou rendues telles par certains mal attentionnés qui s’accommodent parfaitement de l’ignorance des autres. Ainsi faut-il inlassablement douter des ombres projetées devant nos yeux, sortir de sa propre caverne, s’extraire de son berceau de certitudes dans lequel il est confortable et rassurant de rester et dès lors s’ouvrir, apprendre, réfléchir et douter pour accéder à la juste réalité des choses, des faits et des personnes.

Arrêtons également de répéter de manière automatique ce que certains souhaitent propager comme contre-vérités ou raccourcis de pensées, qui n’ont d’autre objectif que de les servir au détriment des autres et parfois de la vérité, si tant est qu’elle existe.

Allons au-delà de ce que l’on voit, de ce que nous lisons – notamment via les réseaux sociaux – et de ce que l’on nous dit en général ; n’acceptons rien de facto, juste parce que certains affirment telle ou telle chose avec aplomb : en guise d’exemple, certains grands « penseurs » contemporains aiment à accuser les religions des pires crimes, faisant dès lors l’amalgame entre les pratiques humaines effectivement abjectes et le fait de croire en Dieu, ou en un dieu, ou en toute autre force spirituelle. Ces personnes athées veulent ainsi affirmer et imposer comme vérité leur croyance en l’inexistence de Dieu ou en ces autres dieux, en prenant appui sur les exactions produites par l’homme au fil de l’histoire : il s’agit tout simplement d’un raccourci malsain, d’une usurpation, d’une tromperie et d’une malhonnêteté tout aussi repoussante.

Or, la vérité est toujours plus complexe et multiforme, à l’image des six faces d’un même cube, à la fois similaires mais distinctes et par ailleurs toutes constitutives de ce cube. Se focaliser sur une seule face, tel que certains le font ou nous le font faire plus ou moins insidieusement, revient à réduire un cube tridimensionnel à un simple carré unidimensionnel : dès lors, affirmer qu’un cube se résume en une seule de ses faces est un mensonge et une manipulation, prémices d’une dictature intellectuelle.

Ceux qui affirment haut et fort une idée, sans ouverture d’esprit, sans laisser l’ombre d’un doute possible ; ceux qui répètent bêtement ou par peur d’être isolés, vilipendés ou de se faire exclure d’une quelconque communauté, ne sont ainsi que de vulgaires perroquets.

Ceux qui doutent, s’interrogent, questionnent et réfléchissent au lieu de répéter par automatisme, sécheresse de la pensée ou par culte du chef, sont au final les seules personnes fiables : dans la lignée métaphorique des oiseaux, ce sont quant à eux des corvidés, cette famille des plus intelligentes qui soit dans le monde animal, sachant réfléchir et s’adapter.

Personne ne peut ainsi détenir à lui seul la vérité sur tout et ne peut avoir réponse à tout, car la vérité n’est pas binaire, s’avérant ainsi le plus souvent « ronde » et non « carrée ». Ayons dès lors pour action de sans cesse nous questionner, réfléchissons et allons au-delà des affirmations et de l’évidence que l’on nous met sans cesse sous les yeux, dans nos écrans. Prenons ainsi le temps de la réflexion et de l’analyse critique.