La photographie est un art majeur, au même titre que la peinture et la sculpture. Regarder une photographie, un tableau ou une figurine modelée en terre, bois, bronze ou tout autre matériau, provoque les mêmes sensations ou réactions émotionnelles.
Elle transmet avec justesse l’essence des cultures qui en émanent, elle amène à sortir de son conformisme intellectuel, à revisiter ses référentiels, à réfléchir par l’évasion et la liberté de pensée, alors portées avec force et grâce.
La photographie présente pour autant, selon moi, « un p’tit truc en plus » : elle projette en vous le regard de son auteur, rendu par son caractère instantané plus puissant, plus intense, tel un éclair au beau milieu de l’obscurité.
La photographie transmet comme une flèche un message qui vous transperce, un message évident et authentique.
Le photographe assure par ailleurs un lien entre vous et l’objet de son cliché : il créé ainsi du lien social, un lien humain.
Un photographe, au-delà d’être un créateur d’art, est donc avant tout un tisserand, d’abord de son propre filet grâce auquel il pêche ses idées, puis des liens reliant ses clichés aux regards qui les capteront, tel un pont d’entente interpersonnelle et sociale.
Il vous offre et vous délivre sans filtre la liberté de son regard sur l’humanité et l’oriente ainsi vers vous, en vous, tel un passeur relationnel entre deux personnes, issues peut-être de deux peuples, deux cultures, deux mondes n’en formant alors plus qu’un.