La plage, un microcosme sociétal exemplaire.

La période des congés est en train de disparaître derrière nous pour voir se profiler la rentrée scolaire et sociale. L’anxiété et l’âpreté vont très bientôt s’imposer à nous d’un bloc, reléguant de manière fulgurante les vacances à l’état de lointain souvenir. Alors que les rapports humains dans le monde du travail ou la sphère sociale s’avèrent chaque année de plus en plus abrupts, pour ne pas dire violents, pourquoi ceux vécus en vacances, notamment à la plage, font exception ?

En bord de mer, nous constatons en effet que jeunes et vieux cohabitent sans heurts, de même que les locaux avec les vacanciers, les français avec les étrangers, et ainsi l’ensemble des très nombreuses personnes, de toutes origines ethniques, professionnelles, sociales et religieuses. Les conflits, les accrochages, les prises de bec, ainsi que l’intolérance et l’incivilité sont sur les plages relativement exceptionnels. Très rares sont les constats d’invectives, les menaces, les passages à l’acte, voire aucun, contrairement à notre vécu du quotidien. Encore une fois, pourquoi un tel écart ?

Chacun est là bien évidemment pour se reposer, pour se détendre, pour profiter du soleil, être en famille ou avec des amis, ce qui est plus qu’aidant en la matière. Pour autant, chacun est centré sur lui-même, sur ses proches, sur sa zone de confort, sur ses besoins et leurs satisfactions immédiates, le tout pouvant s’avérer un cocktail rapidement inflammable, déclencheur d’agressivité en cas d’obstacle à cette quête égocentrée. Or, malgré tout, la tolérance l’emporte grandement sur l’individualisme.

Chacun s’offre ainsi durant ces quelques jours ou semaines une posture positive. Chacun parvient un peu à lâcher prise, à relativiser, à faire avec, à accepter et respecter les différences d’avec soi-même.

Dès lors, si chacun revenait de la plage, de congés, en essayant de garder au cœur de son quotidien un peu de cet esprit empreint d’une certaine gentillesse, de tolérance et d’altérité, tout n’irait-il déjà pas mieux entre nous et en société ?

Comme le disent nos adolescents, … à méditerranée !