Pour qu’une chose que l’on pensait impossible finisse par advenir, il ne faut jamais être attentiste : il faut être déterminé, opiniâtre, optimiste, positif, y croire plus que les autres et plus longtemps. Parfois, souvent même, il faut s’attacher à forcer le destin : être force de propositions et surtout tenter d’ouvrir des portes qui se présentent sur notre chemin, mais qui spontanément demeurent fermées. Par ailleurs, il faut je crois s’attacher à sans discontinuer adopter une vision différente, voire décalée des problèmes ou des sujets, pour ainsi essayer ce qui n’a jamais été tenté auparavant. Mais il faut me semble-t-il, aussi et surtout, avoir en soi des qualités humaines, telles que l’honnêteté, le respect et l’altérité ; car quoique certains en pense, ce sont des signaux forts et non de faiblesse, qui un jour font la différence et provoquent le succès.
Mais il est un facteur que l’on oublie : l’impulsion, l’amorce, ou l’élan qui, dans les moments de doute, d’incertitude, d’absence de confiance, peuvent être déterminants, ceci tant pour oser débuter que pour retrouver du courage à continuer dans les moments de fatigue ou de doute. Ainsi, il suffit parfois d’un mot, d’un lieu, d’une simple circonstance, pour déclencher la réaction en chaine qui mènera à la solution, voire au succès.
Qui par exemple se souvient de l’engouement qu’a suscité en France la Coupe de l’América 1987. Deux bateaux français y étaient engagés, mais un seul fut supporté : lequel et pourquoi ? Il s’agissait du bateau « French Kiss » : deux mots, une idée, un enthousiasme porté uniquement par cette évocation … et au bout, une énergie qui mena son équipage en phases finales. L’autre bateau, « Challenge France », a quant à lui été simplement ignoré, sombrant dans le classement autant que son nom n’évoquait rien, ne provoquait rien, ni engouement, ni adhésion des français.
Je citerai comme autre exemple la Cathédrale de Royan : un style qui demeure encore aujourd’hui avant-gardiste, avec un aspect extérieur imposant et brut si vous la découvrez de près en journée, telle une masse sombre et triste ; mais la nuit venue, éclairée comme le sont les plus beaux bâtiments inscrits au patrimoine des monuments historiques, un vaisseau amiral de la chrétienté apparait, splendide, majestueux, presque divin ! Ce monument avait pour vocation de relever la ville de Royan, meurtrie par les derniers bombardements alliés à la fin de la seconde guerre mondiale, et ce fut le cas, lui redonnant sa fierté et l’énergie de prospérer et de croire à nouveau en elle, en sa beauté attractive. Faites enfin l’expérience d’y entrer : ce même contraste se vit instantanément dès qu’on y pénètre, la lumière et les couleurs y sont alors resplendissantes et habillent magnifiquement le gris de sa robe en béton. L’espace intérieur y est à couper le souffle, la beauté a trouvé son écrin ! Grandeur et grâce s’imposent : un lieu capable d’attirer des fidèles et de leur redonner l’envie de venir à la messe, l’envie de croire à nouveau, d’accéder à la foi en l’homme pour avoir créé ce si beau vaisseau, voire en Dieu dont on s’y sent plus proche.
Il faut ainsi croire en la persévérance, en ces temps instantanés où l’immédiateté est passée maître en toute circonstance. La rapidité impose sa dictature et entraîne incompréhension et conflits, mésentente et qualité relationnelle altérée. Soyons patient, croyons qu’il soit toujours possible de trouver ensemble des solutions et de parvenir à s’entendre, avec un peu de bonne volonté, d’humilité, de respect, de tolérance et d’altérité. Soyons enfin attentifs à ces petits signaux qui gravitent autour de nous imperceptiblement, ; sachons écouter, observer et capter ces mots, ces paroles, ces petits gestes, certains regards qui mèneront aux champs de tous les possibles.